NANOU & EMMANUEL BOURGEOIS

JE SUIS AINSI…

J’ai des mots dans ma tête, des rîmes inachevées

Des phrases toutes faites, que j’ai dû oublier.

Mais comme tout poète, mon cœur il a fallu blinder,

Car tendre je suis faite, et dure est la société.

Un frein à mes discours, un cadenas à mes pensées

Toujours moderne il faut paraître, je ne peux pas rêver…

A des châteaux de fêtes, où licorne vient se poser

Et m’emporter avec elle dans un galop effréné,

Saluer les anges, les nuages et marcher sur la voie lactée.

Mais non ! Ma pauvre tête tu ne pourras arrêter

Les lettres toutes seules se forment et viennent déposer

Sur mes lèvres des paroles, des poèmes murmurés.

NANOU

“Je m’efforce de créer un silence d’icône… les icônes méditatives du 20° siècle” disait Joseph Albers… et je m’inscris dans cette démarche pour mes disques d’acier. Le disque possède une double symbolique. C’est à la fois un point dans l’espace, forme iconique avec une puissance contenue, mais c’est aussi un outil, une roue… Une surface d’acier, à découper, à griffer, cet acier qui a vécu comme outil, dont on perpétue une présence en détournant son usage initial (disque de déchaumeuse). Ils ont connus, en tant qu’outils, déplacements et trajectoires, et portent l’usure du travail et du temps… Je tente de leur donner une suite…    EMMANUEL BOURGEOIS