NADINE MICHON – JEAN-THEOBALD JACUS

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Le mot de MICHEL LAGRANGE

Deux artistes, comme d’habitude. La seule habitude est le couple, chaque fois neuf et sans pareil.

Cette fois-ci Jean-Théobald JACUS. Un homme âgé, fort âgé, puisque né en 1924 ; il a donc 94 ans. J’ai travaillé avec des artistes plus âgés encore : Soulages, qui aura 99 ans en cette fin d’année et Pierre-Yves Trémois qui en aura 98 en janvier. Ce qui fait réfléchir à la notion de temps et d’âge.

Une activité d’artiste est une passion, laquelle agit en sens inverse des aiguilles d’une montre. Elle fait rajeunir. Elle travaille pour ce qui n’est plus le temps. Elle échappe à la pesanteur des jours. Heureux l’artiste qui ne mourra pas tout entier ! On met longtemps à devenir jeune, disait Picasso, autre exemple de longévité créatrice. Cela vous concerne de même, sans doute, vous qui venez en cette Galerie recherchez une façon d’échapper au temps prosaïque qui court les rues !

Jean-Théobald JACUS nous fait rêver, de paysages revus et corrigés, grâce à des lignes de tension, des dynamismes, qui simplifient les hasards des choses et créent un univers personnel, onirique, aux couleurs en apesanteur, entre rêve et réalité, entre visible et au-delà. Dès qu’un artiste choisit de métamorphoser les apparences, de les mettre en beauté, en en révélant leurs secrets, il fait une œuvre poétique. Ce que réalise Jean-Théobald JACUS. C’est un homme qui travaille sans esbroufe, sans orgueil mal placé, un artisan consciencieux qui a connu le monde de l’art avec ses amitiés vraies, ses faux-semblants, ses snobismes, ses impostures, ses enchères frelatées. Lucidement, avec humour, et joie de vivre. Il a vécu Montparnasse, Saint-Germain des Prés, il a mis son talent au service des grandes sociétés, La SNCF, la SNECMA (société européenne de propulsion spatiale),  ESSO, etc…

Son univers est celui de l’imaginaire, de la réminiscence spirituelle. Celui d’une harmonie paradisiaque. Sa peinture est un rêve à l’usage des gens éveillés. Alors, laissez-vous éveiller par la Beauté qui en émane.

C’est cette poésie qui anime aussi Nadine Michon dite NAD, dont je ne connais l’âge que par l’élan, la tendresse des sculptures. Elle offre ainsi une autre vie, une autre dimension aux personnages qu’elle sculpte, qu’elle invente. Loin de la banalité de la pesanteur et des accidents du  temps qui passe. NAD peint également. Et il est curieux de noter une différence de climat, entre ses sculptures, bien lisses, bien achevées, bien stylées, et ses peintures, plus chaotiques, plus naturalistes, plus dramatiques parfois. Si les peintures traduisent un mode réel, parfois inachevé, en éclosion vitale, (je pense surtout à ses paysages), les sculptures parlent d’un monde rêvé, sans heurts ni failles. Un monde fluide, un nirvana de luxe, de calme et de volupté. Ce qui traduit sans doute un changement de regard et d’objectif. Deux univers complémentaires sans doute, liées à l’expression et aux facettes d’une sensibilité en quête de sa vérité, de son unité, sans nuire à sa diversité créatrice. Comme si Nadine Michon peignait un monde encore à naître, fragile, incertain, dans lequel elle introduirait la perfection sculptée de ses hommes et de ses femmes. Tel un acte de création quasiment divine, vue ainsi ! Il nous appartient donc de nous y présenter, d’y pénétrer et de nous laisser voyager par le cœur et l’esprit.

P1180973P1180983P1180949P1180977Nad-Jacus10.jpgP1180970P1190065+P1180936galerie d'art et d'or octobre 2018.1400ArticleNadJacus1400

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