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MARIE-DOMINIQUE WILLEMOT – NADINE ACKERMANS
MARIE-DOMINIQUE WILLEMOT
Ce qui attire le premier coup d’œil, ce sont des courbes de toutes les couleurs, un enchevêtrement dont on comprend vite qu’il ne doit rien au hasard ni à la simple fantaisie d’un artiste superficiel. S’il y a quelque chose d’aléatoire dans l’inspiration de Marie-Dominique Willemot, ce sont des formes que l’artiste transforme en œuvre d’art pensée, structurée, chorégraphique.
Un puzzle aux pièces combinées pour composer un univers en équilibre, en harmonie, en symphonie de couleurs et de formes qui s’aiment.
Aucun hasard, mais des combinaisons et des univers en suspens, comme le réseau d’une huile emprisonnée dans un liquide qui ne supporte aucun mélange. D’où le va-et-vient luxuriant d’une architecture en constante fluctuation. Une architecture céleste, aérienne, marine, onirique. Les impressions d’un soleil qui joue entre terre et ciel à entretenir un paradis porte-bonheur. Car il s’agit, dans bon nombre de tableaux formels, d’un paradis sans ombre ni culpabilité.
Je dirais même que certains de ses tableaux me font penser aux célèbres tests de Rorschach, mais en couleurs et sans aucune arrière-pensée. Des tests enfantins proposés à notre insouciance, sans pesanteur ni gravité, qui s’adressent à l’enfant que l’artiste demeure, sans avoir été jamais élagué ni contraint. Bonheur vital, jeux d’eau qu’on dirait parfois amniotique, envols d’oiseaux marins, coups de cœur flambant neufs ! Une abstraction lyrique aux parfums d’opéras qui ne peuvent pas laisser indifférents ceux qui ne sont ni aveugles ni sourds !
Et puis, il y a ces grandes toiles impressionnantes, expressionnantes, d’explosions libératrices. Des toiles où s’expriment des émotions à fleur de peau. Brutalement, immédiatement, absolument. D’un désordre apparent, Marie-Dominique Willemot fait naître un ordre supérieur, d’une cacophonie visible une orchestration pathétique. Secousses telluriques, convocations de l’inconscient, projetant sur la toile des superpositions de plusieurs couleurs dans un même univers spectral…
Et bonheur à celui qui se laisse gagner par l’emballement de son enthousiasme.
Ce qui lui permettra de découvrir en ces panneaux de formes et d’impressions
Les jeux d’eau de la mer agitée par le vent
Une pluie d’arc-en-ciel
Une tapisserie de mille fleurs
Un pavement d’Eldorado
Les floralies d’un jardin de printemps
Les bas-reliefs d’une évasion rêvante
Les protozoaires antédiluviens
La chorégraphie d’un corps de ballet sans ombrage ni pesanteur
Un équilibre en mouvement constant
Un coup de cœur avant la fin du monde
Ou
La révolte au coin de la rue
L’ubac de mes mauvais instincts
La débâche à la fin de l’hiver
Une déclaration de guerre et paix sans préavis
L’enfer d’un Jérôme Bosch
Ma dépression nerveuse à fleur de peau
Bref, tout un univers plus ou moins innocent mais toujours haut en couleurs, porteur de nos instincts qui n’attendaient que ça ! !
Car il s’agit là d’une des plus belles missions de l’œuvre d’art : nous métamorphoser, nous remettre à neuf, nous missionner pour que nous allions mieux. Quand le temps est morose et malsain comme aujourd’hui, l’art nous apporte un supplément de bonheur. Ne soyons pas ingrats et disons-lui merci !
Michel Lagrange mars 2024