RÉTROSPECTIVE 5 ANS +40 EXPOSITIONS +100 ARTISTES

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LE MOT DE MICHEL LAGRANGE

5 ans déjà ! Soit presque 2000 jours de présence artistique supplémentaire dans une ville déjà riche de trésors venus du passé. Grâce à la Galerie de Patrick Dupressoir, Châtillon-sur-seine nous propose chaque fois des artistes d’aujourd’hui, comme si nous étions dotés d’un Musée d’Art contemporain toujours renouvelé.

Je sais que les temps sont durs aux artistes, mais ils l’ont toujours été. Nos références sont de plus en plus matérialistes, de moins en moins spirituelles. Il est plus souvent question de « fin de mois » que d’idéal esthétique et d’art intemporel, dans les revendications du jour !

Mais justement, n’est-ce pas dans des périodes de crise, de doutes, de désarroi, que l’Art peut apparaître comme une source de rêve, d’évasion, de divertissement, de revanche de l’esprit créateur, de nécessité vitale,de reconquête de la grandeur humaine ?

Ceux qui viennent ici chaque fois sentent, plus ou moins consciemment, ce besoin de beauté que la vie quotidienne leur refuse. On ne se nourrit pas que de pain et de viande ! Un parfum de rose est aussi précieux, voire davantage, que l’odeur du pot-au-feu de la ménagère. Tant que ce besoin d’art vivra chez les créateurs et dans le public, notre société ne sera pas désespérante. L’art doit être au cœur de la société civilisée. Ou alors, la barbarie trouvera son chemin.

En ce qui me concerne, cette Galerie est devenue un lieu magique de rencontres, de renouvellement de mes horizons, une source constante d’émerveillements, d’inspirations créatrices, de dépassements, ce que je souhaite à chacun de ses visiteurs, sans quoi l’art et les artistes ne sauraient vivre.

Songeons qu’à chaque vernissage ici, ce sont des univers entiers qui se déploient et s’offrent à nos yeux et à nos esprits.

Je ne saurais citer toutes les émotions qui m’ont réjoui, agrandi, ouvert à des horizons insoupçonnés, créés par nos artistes contemporains… Je me suis envolé avec les oiseaux de Robert Rigot, enfoncé dans les méandres visionnaires d’Alias Lebaudy, j’ai pleuré devant les musiciens émaciés de Pierre Mouzat – et je dois dire que mes écrits sur son violoniste ont fortement ému Élizabeth et Robert Badinter. J’ai ri aux inventions surréalistes de Vitali Safronov, j’ai vibré aux torses nus féminins moulés de Malte Lehm, voyagé à bord du vaisseau fantôme de Nathalie Lépine vers ses îles enchantées. J’ai été pris de ferveur inquiète face aux totems païens d’Alain Kieffer, aux femmes nues sensuelles d’Annick Dumarchey ou celles de Jany Gaubert, aux pierres spiritualisées de Sylvie Koechlin. Je me suis envolé dans les ciels vibrants de Tatsuo Jikumaru, perdu dans les éblouissements mystiques de Dilshad… À chaque fois, j’ai oublié les quatre murs de cette Galerie et pris le large…

Songez que le monde entier a rendez-vous ici, accroché aux cimaises ! Le Hollandais animalier Gregoir Donker, le Japonais Tatsuo Jikumaru, le Péruvien Juan-Carlos Carrillo, le sculpteur américain John Martini et l’héliograveuse Carol Munder, le Russe Dimitri Koulaguine, le Kurde Dilshad, l’Allemande Karin Neumann… Et j’en omets, pour ne pas vous infliger une énumération à la Prévert ! Que de voyages autour des murs de ma Galerie préférée !

Alors, remercions du fond du cœur et de l’esprit Patrick Dupressoir, qui nous offre, à l’opposé parfois de l’air du temps, cette merveilleuse chance d’oublier nos pesanteurs quotidiennes et de comprendre que la Création artistique est une réalité sans frontières, un privilège à mériter, une providence à conserver pour une ville comme la nôtre, pour une vie comme la nôtre. Et souhaitons « Bon Vent » à cette Galerie ! Si elle ne devait plus exister, notre ville y perdrait un peu de sa  Lumière et de son Âme. Alors, un Bon Anniversaire à la Galerie !

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MATERNITÉ

Un bloc de terre

En gris conscience et souvenirs

Informe et lourd de potentiels

Venus d’un noyau hors du temps

Arrière-pensées de l’argile

Un bras un torse un être

Une main créatrice et la révélation

De ma Vie jaillissante

Une vitalité encore en pesanteur

L’écho d’un modèle aperçu

Au dormant de la source

Et bientôt libre émancipé de la matière

Un jeu de ricochets entre l’argile et l’Homme

Entre l’homme et l’Argile

Et ma Vie s’agrandit

J’existe et je reviens de loin

Je modifie

Comme un oiseau son vol

Mon mouvement vital

Je suis la terre et l’idéal

La mémoire et l’oubli

Le totem et le vent du large

Il sera temps bientôt de revenir

Au ventre maternel

Et de m’anéantir

Afin de naître ailleurs et autrement

Je reviens d’où je suis sorti

De la glaise informelle

Et mémorable

Un vêtement de nuit d’argile

Entretiendra mon espace et le temps

De ma respiration sur terre

Un geste aura suffi pour que j’émerge

Un geste aura suffi pour que je m’abolisse

Et que la terre inscrive

Au moment voulu solennel

L’esprit de ma résurrection

MICHEL LAGRANGE

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