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BENEDICTE CHARPENTIER & FRANCOIS JESSIONESSE






BÉNÉDICTE CHARPENTIER par MICHEL LAGRANGE
Quel que soit le point de vue choisi par Bénédicte Charpentier, ne lui demandez pas une plate reproduction des apparences. Cela ne saurait la satisfaire. Ce qui l’intéresse, c’est le secret de toute apparence, l’énergie émise par les êtres. Elle regarde le monde autour d’elle et en elle avec un œil spirituel, décryptant les correspondances. Pas de hasard, pas de chaos. Tout ainsi s’organise et se métamorphose. Il y a du sacré dans la moindre poussière. Et du rayonnement dans l’énergie cosmique.
Chez elle, il est question de terre-à-ciel et non de terre-à-terre.

Chez elle, toute Beauté ce sont des retrouvailles avec un âge d’or que nous avons changé en âge de fer invivable.
Elle aime les rythmes de la vie, y compris de la vie minérale ou végétale. Car les règnes s’interpénètrent. On la sent proche des mystiques intemporels, des Upanishads aux livres sacrés de l’Occident. Quand elle représente une spirale, elle songe aux vols ascendants des oiseaux de haut vol dans les courants d’air chaud, sur les flancs des montagnes, ou à l’essor de l’âme. Elle aime l’Homme-Temple, hélas aujourd’hui profané par des temps prosaïques, enfoncés dans la matière.
Il y a quelque chose de surréaliste dans les créations de Bénédicte Charpentier, mais au sens propre de ce terme : ce qui est au-delà de la réalité visible, tangible, ce qui incarne une réalité essentielle, lumineuse, transcendante.

Quand elle appelle une de ses œuvres « Assise » ce n’est pas seulement une femme assise, mais la base fondamentale et fondatrice de l’existence. Les symboles si riches d’interprétations se retrouvent dans des formes primordiales : la porte, la source, la grotte, l’escalier (dissimulé au cœur d’un être, car tout être doit se dépasser) … Ses figures humaines sont en voie de réalisation, de fusion dans le Soi mystique, à l’opposé de la fermeture et de l’égocentrisme. C’est à cœur ouvert que s’opère la magie, entre lune et soleil. Tout un art de vivre est exprimé, exemplairement. Il n’y a pas chez cette sculptrice d’être fermé.
Regardez ces figures d’orants, aux gestes d’offertoire, ces hommes-temples, ces danses de derviches, ces unions fondatrices avec l’Unité primordiale. Un Dieu aimante l’âme humaine, un Dieu hors de l’espace et hors du temps. Un Dieu qui nous concerne tous, si nous voulons nous accomplir et nous réaliser, justifiant de notre mission.



FRANÇOIS JESSIONESSE par MICHEL LAGRANGE
LA FEMME QUI TOURNE LE DOS
La Vénus de Milo à la fin me déçoit
Et celle de Botticelli
Et la Fornarina
Une expression toujours la même
Une beauté dans ses limitations
Humaines trop humaines
À peine a-t-elle disparu
Que j’envisage un embellissement
Silencieux sans contours
Autrement dit parfait
Dans l’unité majeure
Inconnue comme si
Le feu de l’œil décelait en silence
Une vérité supérieure à la beauté des apparences

Quelle que soit sa perfection
Une beauté visible intéresse les anecdotes
L’enfantillage d’une représentation divine
Est une offense à Dieu
Il faut savoir fermer les yeux
Pour visionner le spirituel
La femme qui tourne le dos
Gagne sur tous les plans
Sa plénitude et son mystère
Intensité d’instants inoubliables
Antériorité d’un savoir plus ancien que mes yeux
Dépassement de la raison
Fusion avec cet inconnu qui parle d’abondance
Et me fait entrevoir mon immortalité
Ouverture évasion reconquête absolue
Rejet de l’ignorance
Au profit de l’éternité
Dans le creuset d’un chemin spiralé montant
La femme qui tourne le dos
Me fait voir au fond de mon être
Un idéal sans nom limitatif
Informé spirituel
Conforme à la Réalité première

Le but vital et artistique
Est non pas d’exprimer la décevante vue
Mais de manifester tout le champ des possibles
Hors de l’espace et hors du temps
Alors je m’abandonne à la limpidité de l’air possible
Excluant toute ressemblance
Il n’est plus question de miroir
Mais de fenêtre ouverte
Ainsi tout est parfait
Tranquille et lumineux
Débordant de vie supérieure
La femme qui tourne le dos
Me donne rendez-vous dans le jardin premier
De l’innocence et du dépassement de soi








